Sylvie Laroche, médiatrice : une solution pour tous

09 novembre, 2020


Sylvie Laroche, médiatrice : une solution pour tous

Conflits de voisinage, crispations dans la sphère familiale, dans l’espace public… tels sont les champs d’action, familiaux, sociaux… de la médiation. Même topo dans le cadre du travail : quand un conflit entre deux personnes, dans une équipe ou dans un service s’enlise, l’entreprise peut avoir intérêt à régler ses dysfonctionnements internes de manière constructive. La médiation en entreprise apporte une solution pour renouer le dialogue, afin de recréer un environnement de travail apaisé dans lequel la reconnaissance des salariés a toute sa place.
Présentation de ce métier à haute valeur déontologique avec Sylvie Laroche, médiatrice intervenante de l’association, « Espace médiation plurielle » créée en 2011.


C.E.C : Comment envisagez-vous votre fonction de médiatrice ?

Sylvie Laroche : La médiation est une pratique visant à faire intervenir une personne neutre, appelée médiateur, pour aider à régler les conflits, rétablir le dialogue et les relations. Elle représente une solution pacifique avant d’aller en justice. La médiation est apparue dans les années 1980-1990, portée principalement par des associations. En France, dans le cadre juridique, elle se démocratise en 2015.
C’est unmode alternatif de résolution des conflits, défini en France par le cadre légal comme un « processus structuré, par lequel deux ou plusieurs parties tentent de parvenir à un accord en vue de la résolution amiable de leurs différends, avec l’aide d’un tiers, le médiateur, choisi par elles ». En ce qui me concerne, j’interviens, sur les secteurs de Bordeaux Métropole, les alentours et sur le Bassin d’Arcachon, pour la résolution de conflits familiaux, de voisinage et bien-sûr, dans le cadre professionnel, au sein des entreprises. Lorsque le dialogue et les relations peuvent être rétablis grâce à l’intervention d’une personne neutre, en l’occurrence, le médiateur, tout le monde en sort gagnant. Il est nécessaire de connaître ce métier d’accompagnement.


C.E.C : Justement, quel est votre parcours professionnel ?

S.L : Issue de la Caisse d’Allocations Familiales, où mon métier était déjà l’écoute et la communication, j’ai pu intégrer une formation, sur conseils du directeur de l’action sociale. Pour être médiateur, il faut avoir d’un Bac+2 et réaliser une formation diplômante de 3 ans reconnue. C’est un travail de diplomate qui prône l’amiable avant d’aller dans le judiciaire.


C.E.C : Comment êtes-vous accueillie en tant que médiatrice ?

S.L : Le but est avant tout d’aider les personnes. De leur apporter une aide pour créer les conditions de résolution des problèmes. Lors d’un conflit il y a besoin de discernement et de remise en questions. Ainsi, lors de mes interventions, la démarche de médiation est généralement bien accueillie. Cela évite bien souvent des complications ! J’aide des commerciaux, par exemple, dont la facturation est contestée par un client qui estime que le travail a été bâclé… On essaie de trouver un terrain d’entente. En entreprise, je peux intervenir dans un conflit entre deux salariés ou même entre dirigeant et salariés. Dans un premier temps, je rencontre le dirigeant, puis les salariés. J’établis un devis et, s’il est accepté, je rencontre les deux parties séparément, puis ensemble.  


C.E.C : Comment vous faites-vous connaître ?

S.L : En tout premier lieu, c’est le bouche-à-oreille qui fonctionne. Les personnes font appel à moi parce qu’elles ont entendu parler de mon travail. Comme je l’ai dit, le monde juridique laisse de plus en plus de place à la médiation et de nombreux avocats passent par cette étape avant d’aller devant un tribunal. Ils me demandent d’intervenir sur certains dossiers en amont mais aussi sur les dossiers en cours. Je travaille également grâce aux clubs d’entreprises auxquels l’association a adhéré. Sinon, vous pouvez aussi me trouver sur le réseau social Facebook où je me fais connaître !


C.E.C : La crise sanitaire a-t-elle impacté votre activité ?

S.L : L’article 28 du décret du 30 octobre 2020, relatif aux conditions d’exercices durant la crise sanitaire, précise que les activités de soutien à la parentalité et à la médiation sont maintenues. Dans ce contexte anxiogène, la médiation est plus que jamais nécessaire.Parce que les conflits sont toujours là et les solutions doivent être trouvées. Je ne pense pas que la médiation devrait être mise de côté : au lieu de repousser les problèmes, il faut plutôt tenter de les régler. Il ne faut pas laisser les tensions s’envenimer malgré la fermeture de certaines juridictions. Pendant cette période, j’ai mis en place une plateforme d’écoute et de soutien par téléphone totalement gratuite et reste à la disposition des entreprises et des familles. Les personnes peuvent venir me voir, elles doivent cocher la case « convocation administrative et judiciaire » sur leur attestation de déplacement.


C.E.C : Comment voyez-vous l’avenir d’Espace Médiation Plurielle ?

S.L : L’association a conscience qu’elle doit améliorer sa visibilité sur internet. Un site internet est en cours de création. Elle doit également développer des actions commerciales pour se faire connaître auprès des structures, entreprises, mairies, cabinets d’avocats…  Cependant, je diversifie déjà mes interventions en développant des séances de médiation en ligne. Cela fonctionne même si le lien que je crée avec mes clients n’est pas tout à fait le même. La médiation a tout de même besoin de rencontre physique pour permettre le discernement et la remise en questions. 


C.E.C : Quels souhaits auriez-vous à formuler en ce qui concerne les actions du Club ?

S.L : Adhérente au Club des Entreprises de Cenon depuis quelques années, j’apprécie les nombreux événements programmés auxquels je participe fréquemment. C’est sympathique et cela me permet de faire connaître l’association. Cependant, pour l’instant, cela n’a pas amené de clientèle. Plutôt que des afterworks ou des repas, pour ma part, je préférerais avoir, plus souvent, des temps d’échange sur mon activité.  J’aime transmettre mes compétences et mon savoir sur ce métier. Pour le faire découvrir, l’association accueille régulièrement des stagiaires voulant préparer ou préparant le diplôme de Médiateur.

Espace Médiation Plurielle : 06 20 40 42 97


Reportage Aïcha Chapelard et Maélys Labeur

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